Chaire internationale de criminologie 2023

La Chaire internationale de criminologie 2023 aura lieu du 24 novembre au 22 décembre 2023 sur le thème : « Déviances et contrôle social au prisme du genre ».

Cette année, elle sera animée par Madame Coline Cardi.

Coline Cardi est sociologue, maîtresse de conférences à l’Université Paris 8, chercheuse au Cresppa/CSU. Ses travaux portent sur la dimension genrée du contrôle et de la régulation sociale, à partir de l’analyse de différentes institutions (prison, justice pénale et civile, action sociale). Elle a notamment co-dirigé avec Geneviève Pruvost l’ouvrage Penser la violence des femmes (La Découverte, 2012). Elle co-dirige actuellement une recherche collective sur la mixité de genre dans les prisons françaises.

Dans tous les pays d’Europe, les femmes sont largement sous-représentées d’un point de vue statistique à toutes les étapes du processus pénal : elles sont en effet minoritaires parmi les individus mis en cause par la police, parmi les individus condamnés par la justice pénale et parmi la population carcérale. En partant de cette dissymétrie sexuée, longtemps ignorée dans les travaux sur la délinquance et les institutions pénales, il s’agira, dans le cadre de cette Chaire internationale de criminologie, de questionner les liens étroits entre genre, déviance et contrôle social.

La séance introductive (séance 1) sera consacrée à la manière dont le genre est un outil d’analyse heuristique pour analyser les phénomènes de déviance, aussi bien du point de vue du « passage à l’acte », que du point de vue de la « réaction sociale ». On reviendra ainsi sur les perspectives théoriques ouvertes par les recherches sociologiques et historiennes qui questionnent les liens entre genre, déviance et contrôle social. On cherchera également à se demander comment rendre compte et expliquer la sous-représentation des femmes dans la mesure des illégalismes.

A partir de ces questionnements initiaux, il s’agira d’explorer (séances 2 et 3) les différents « filtres » qui permettent d’expliquer la faible présence des femmes dans les statistiques pénales : socialisation et opportunités sexuellement différentielles, traitements institutionnels pénaux et para-pénaux qui produisent et reproduisent des scripts et stéréotypes de genre et conduisent à prévenir ou sous-enregistrer les illégalismes féminins.

Les séances 4 et 5 seront d’avantage centrées sur les institutions et professions de la justice, du maintien de l’ordre et de la prison, pour montrer en quoi ces espaces professionnels sont traversés par une division sexuée du travail et contribuent à réaffirmer les frontières du genre et de classe.

La séance conclusive (séance 6) offrira une ouverture pour penser les espaces interstitiels de transgression, de remise en cause d’une vision binaire des sexes, à partir de l’analyse de trajectoires de femmes déviantes ou encore de la prise en charge pénale des personnes transgenres.

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